Dictateur malgré lui - Partie 2

Inspiration : Le dictateur nord-coréen Kim Jong Un a été absent des médias pendant près de trois semaines, laissant courir des rumeurs plus ou moins plausibles quant à la cause de son absence et au fait qu'il ait pu être remplacé par un sosie. Quelle serait l'histoire de ce sosie, personne normale, propulsé à la tête d'une dictature ?

Partie 1

"Vous allez remplacer Kim-Jong Un"
Cette phrase paraissait tellement absurde. Lui ? Remplacer un dictateur ? Il ouvrit la bouche pour dire que c'était impossible, que c'était une caméra cachée. Mais face à l'air sérieux et ferme du militaire en face de lui il préféra ne rien dire et son visage se figea dans un sourire béat. Ça ne pouvait-être qu'une blague, non ?

"Vous êtes sérieux ? - articula-t-il enfin
- Tout ce qu'il y a de plus sérieux. Nous partons demain à 12h30 pour Pékin où nous prendrons une correspondance pour Pyongyang.  On devrait arriver en fin d'après-midi. Vous avez vos papiers sur vous ?
-  Mais je ne peux pas partir comme ça, je dois prévenir mon patron, dire au revoir à ma mère, à mes amis...
- Si vous faites ça, vos proches suspecteront quelque chose et on ne peut pas se permettre qu'ils fassent le lien. Pour eux vous aurez purement et simplement disparu."
Un silence s'installa. Hyun se rassit mollement dans le fauteuil et mit la tête dans ses mains. Il réalisa qu'il n'avait aucune échappatoire. Demain, on l'emmènera en Corée du Nord pour devenir l'un des dictateurs les plus détestés au monde. Il ne pourra prévenir personne, sa pauvre mère mourra de chagrin face à sa disparition. Les larmes lui montèrent aux yeux.
"Est-ce que vous avez vos papiers ? "- insista le militaire
Hyun respira profondément avant de répondre : "Juste ma carte d'identité, mon passeport est chez moi...
- Très bien, donnez moi votre carte d'identité. On se servira de la photo pour votre faux passeport et on la détruira.
- Comment ça ? 
- Si vous voyagez avec votre vrai passeport, on pourra suivre votre piste jusqu'à Pyongyang et ce n'est pas ce que nous voulons. Bon, suivez-moi, je vais vous montrer votre chambre.
- Je ne rentre pas chez moi ? J'ai mes valises à faire !
- Moins vous aurez d'effets personnels sur vous et mieux ça sera pour vous extrader secrètement. Vous resterez ici jusqu'à notre départ. Ne vous inquiétez pas, sur place on vous fournira ce qu'il faut."

Il conduisit Hyun dans la pièce d'à côté, une chambre moderne avec salle de bain privée, et ajouta :
"Le petit-déjeuner vous sera apporté à 9h30 et nous partirons a 11h pour l'aéroport. Ne soyez pas en retard. Si vous avez besoin de moi, je suis le Colonel Seung, vous n'aurez qu'à demander aux gardes de m'appeler."
Il lui prit sa carte d'identité et son téléphone portable et prit congé.

Hyun s'allongea sur le lit, abattu. Comment allait-il se sortir de ce merdier ? Y-avait-il seulement un moyen de s'en sortir ? C'était clairement impossible de s'échapper par la baie vitrée. Il était dans un gratte-ciel et aucun balcon ne pouvait lui assurer une prise. De toute façon, il n'aurait pas pu jouer les apprentis escaladeurs. Il chercha la fameuse nacelle que les héros de films d'action utilisent parfois pour s'introduire ou s'enfuir discrètement d'un bâtiment... sans succès. Après tout, il y avait peu de chance que l'hôtel laisse une nacelle d'entretien devant la fenêtre d'une suite...  Il consulta le plan de l'étage à côté de l'entrée de la chambre. Il mentionnait plusieurs sorties de secours, la plus proche étant au bout du couloir qui l'avait mené dans le salon où il avait rencontré le Colonel Seung et la femme. Mais la porte du salon était sûrement gardée. Il allait falloir trouver une distraction... Il pourrait déclencher l'alarme incendie mais il serait certainement escorté lors de sa sortie. Alors, il prit la brochure de l'hôtel et la feuilleta à la recherche d'idées. Il vit la présentation du bar, du sauna, de la piscine, des chaines TV satellites, le prix des communications extérieures... Mais oui ! Pourquoi n'y a-t-il pas pensé plus tôt ?

Avec la brochure, il se dirigea vers le téléphone, pressa le 0 pour appeler à l'extérieur et composa le numéro de la police... Et se rendit compte qu'il n'y avait pas de tonalité. Il se pencha sous la table de nuit et vit que le fil avait soigneusement été coupé. Et merde ! Il jura, puis chercha une nouvelle idée en faisant les cents pas dans la chambre. Il entra dans la salle de bains et contempla la grande baignoire à remous. Après tout, pourquoi pas ? Il avait besoin de se détendre... Et n'était-ce pas Archimède qui avait eu une idée de génie dans son bain, pourquoi pas lui ?

Fin de la partie 2
Suite : partie 3 4